Je m’appelle Joachim, 30 ans, et j’ai grandi en France. J’ai longtemps travaillé comme livreur… pour le SMIC. Chaque matin, c’était la même rengaine : lever à l’aube et des journées interminables à écumer les rues.
Le vrai souci était cette sensation d’être coincé, de tourner en rond. Travailler dur, mais finir chaque mois à compter les centimes pour le loyer, les courses, et les factures… Une vie de montagnes russes, mais sans les frissons.
Quand le déclic frappe à la porte…
C’est après une énième soirée à décliner une sortie faute de moyens que j’ai réalisé qu’il fallait bouger. Un ancien collègue, parti en Suisse, m’a raconté sa nouvelle vie.
Un boulot similaire, mais un salaire qui semblait sorti d’un conte de fées. Honnêtement, ça me paraissait limite trop beau pour être vrai. Mais cette conversation a allumé une petite étincelle. Et si, moi aussi, je pouvais faire ce saut ?
Partir était un vrai chamboulement. J’ai vendu ma bagnole, dit adieu à mes proches, et pris le pari de tout recommencer. Autant vous dire, débarquer en Suisse a été un choc culturel ET financier.
Le loyer ? Hors de prix. Une baguette ? Presque un luxe. Et un verre en terrasse ? Une blague. Mais le jour où mes premiers 4500 € sont tombés sur mon compte, j’ai su que ce risque valait la peine.
Je me souviens d’une de mes premières livraisons : du matériel médical important pour un hôpital de Genève. Le responsable m’a remercié avec une sincérité qui m’a marqué.
En France, j’étais juste « le livreur« . Ici, on me considère comme un maillon indispensable. Ce respect était nouveau et terriblement motivant.
Redonner un sens à sa vie
Avec ce nouveau salaire, ma vie a pris une autre couleur. Fini les appartements sombres et les vacances sur catalogue. J’ai loué un petit logement lumineux et, pour la première fois, je me suis offert de véritables vacances.
Je me suis rendu dans une agence de voyage pour choisir une destination sans regarder chaque prix avec anxiété. Ce n’était pas de la folie dépensière, c’était de la liberté retrouvée.
Un jour, un collègue suisse me lance : « 4500 €, c’est juste normal ici. » Je lui ai raconté mes galères, mes années au SMIC, à ramer. Il m’a écouté, curieux, sans me juger. Et là, j’ai réalisé à quel point ma réalité avait changé.
L’espoir renaît
Aujourd’hui, je ne roule pas sur l’or mais je vis avec dignité. J’ai retrouvé le respect des autres et de moi-même. Ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est aussi une question de reconnaissance.
Alors, si vous hésitez à tout plaquer pour tenter l’aventure ailleurs, une chose est sûre : qui ne tente rien n’a rien.